Carnet de route

Alpi Rocher Chartreuse Toussaint 2021
Le 04/11/2021 par Juliette et Fréd
Vous connaissez la Chartreuse, verte ou jaune ? Nous on a vu les deux, mélangées dans ce début d'automne.
L'occasion pour moi d'organiser une première sortie d'alpi, avec le grand renfort d'Amaury, nous à conduit là bas.
On sait bien que niveau météo, il faut toujours se tenir prêts, et toujours tenter de sortir, pour faire de beaux hold-ups. On peut dire que ça à marché ! Sous notre arc-en-ciel, il y avait bien un trésor, l'Esprit de cordée ! On a tous beaucoup échangé et beaucoup appris, et cela grâce à tout le monde.
Le témoignage de Juliette vous en dira plus...
Merci à tous, Fréd
Une première en cordée – Week-end Toussaint 2021
Cette année 2021 sera pour moi l'année de nombreuses 1eres fois : 1ere inscription au CAFO en mai, 1ère sortie en falaise en juillet et 1ere course d'alpinisme sur le week-end de la Toussaint !
Organisé par Fred et Amaury, l'objectif du weekend est simple : rouler jusqu'au refuge des 3 sommets (en Chartreuse), grimper le plus de rochers possible, rentrer.
La proposition me plait, je m'inscris.
Mais avant de pouvoir caracoler dans les failles et les arêtes, nos deux gentils organisateurs nous ont organisé une séance de manip quelques jours avant le départ : on y apprend le nœud de chaise et de cabestan (le cab' comme dit Mathieu), comment s'encorder et lover une corde, car oui, nous sommes de vrais débutants ! Après moults anneaux de bustes et nœuds au cerveau, on se quitte en se donnant rendez-vous pour le vendredi.
Le trajet jusqu'au refuge se déroule presque sans encombre : il n'y aura eu que 2 routes barrées et une météo digne du déluge pour nous décourager, sans succès ! Avant de se coucher, on fait le point pour le lendemain : il est prévu mauvais temps pour le dimanche et le lundi, la grosse course du weekend sera donc pour le samedi. Si les cordées ont été réparties pendant le voyage, il nous reste à faire nos sacs. Trop fatigués, on remet au lendemain matin ce qu'on n'aurait pas pu faire le soir même.
Samedi matin, les yeux ont du mal à s'ouvrir mais c'est parti ! Départ à pied du refuge pour Chamechaude et plus précisément la voie de la faille du Jardin. La marche d'approche se fait sans encombre, mais à peine montés de quelques centaines de mètres des rafales de vent nous balaient, pour un peu on se serait envolés ! Arrivés au col du Jardin, on s'encorde 3 par 3 : 3 cordées de 3 personnes. C'est Amaury qui prend la tête de ma cordée suivi par Ayhan puis par moi qui ai pu faire une démo de ma super maitrise du nœud de chaise. Après une descente quelque peu escarpée, on trouve la fameuse faille : étroite et impressionnante, il y caille comme pas permis. Ce passage d'escalade en chaussures (en "grosses" parait-il), c'est du tout nouveau pour moi et j'en sors ravie : le lieu est magnifique, la roche agréable, l'ambiance au beau fixe et les pas sont intéressant. Une fois toutes les cordées extraites de la faille, il est temps de braver de nouveau les bourrasques pour nous essayer à la voie des trous : une jolie dalle que nous finissons de grimper en simultané car la corde est trop courte. La voie débouche sur un tunnel qui débouche lui-même sur un rappel que chacun descend avec style : avec à-coups de débutante pour ma part, une vitesse inattendue pour Gaëlle, une course entre Mathieu et son téléphone qui s'est fait la malle de sa poche ... Après un sympathique atelier de pose de friends et de relais pour attendre les autres cordées, nous reprenons le chemin du refuge, pas assez tôt pour échapper à quelques petites averses hélas. Une douche, un repas et je ne sais plus, j'étais trop fatiguée... alors au lit ! Le programme du dimanche dépendra de la météo, qui s'annonce grise et pluvieuse...
Au réveil une surprise de taille nous attend : ciel bleu et beau soleil, une météo inespérée ! Ni une ni deux, matériel au sac et sourire sur le visage nous partons pour l'arête à Jojo qui mène au sommet de l'Écoutoux. Après une marche d'approche automnale (comprenez : avec moult feuilles sur le sentier) et escarpée (comprenez : raide comme pas permis) nous arrivons au pied de l'arête. Les cordées s'encordent, et je suis cette fois-ci en second, ce qui me permet de réviser le fameux nœud de Prusik. A l'inverse d'hier, nous partons en premier et plus nous avançons sur l'arête rocheuse, plus nous découvrons le panorama incroyable qui s'offre à nous : Chamechaude, Grenoble, le Vercors, Belledonne au loin… pour un peu je serais tentée de ne plus regarder où je pose mes pieds pour ne pas quitter des yeux le paysage ! Mais la corde ma rappelle à l'ordre : parfois Amaury avance trop vite, parfois je ne laisse pas le temps à Ayhan de décoincer les coinceurs. Je découvre au cours de cette sortie le mécanisme complexe de la progression de cordée en corde tendue.
Nous décidons de pousser la promenade jusqu'au sommet de l'Ecoutoux, où nous rencontrons des collègues du CAF de Chambéry. La descente se fait sans mal mais pas sans glissades (les feuilles, encore les feuilles …) ! Une fois rentrés au refuge, pas question de se reposer car nous avons encore toute la fin d'après-midi devant nous : Amaury et Fred nous proposent un atelier de révision de pose de relais … dans l'escalier ! C'est cocasse et instructif, j'ai presque tout suivi, à part les nombreuses questions de Mathieu qui envisage tous les cas de figure possibles !
Après un apéro bien mérité, nous descendons au restaurant du gite pour profiter d'une marciflette : une tartiflette au Saint-Marcelin, un régal. Bien évidemment, après une telle journée il ne nous reste plus qu'à nous coucher pour profiter d'un repos bien mérité non ? Non. Non, car je me suis découvert une passion nouvelle au cours du week-end : comprendre et faire des nœuds ! Alors autour de verres de Chartreuse, on révise, on apprend, et on rigole beaucoup : Ayhan et Mathieu butent sur le nœud de chaise, Pauline et moi apprenons à tenir des mules, Amaury nous démontre ses talents de magicien en réalisant tous les nœuds à une main et il nous semble impossible d'épuiser la réserve de connaissances de Fred.
Lundi matin, pas de surprise : de la pluie, des nuages, du brouillard, impossible de sortir aujourd'hui. Si l'on traîne au petit-déjeuner, c'est uniquement parce que l'on vérifie si les connaissances acquises la veille à grands coups de Chartreuse ne se sont pas volatilisées pendant la nuit. Finalement, on se sépare en deux ateliers : pose de relais sur chaises et pose de rappels sur fenêtre ! Comme quoi, a-t-on réellement besoin des montagnes pour faire de l'alpinisme ? Après une pause-café bien méritée, nous nous regroupons pour le clou des ateliers du week-end : l'apprentissage de la remontée sur corde sur la rambarde de l'escalier, décidément nos accompagnateurs ne manquent pas de ressources !
Après un dernier repas partagé, il est temps de se quitter et de retourner à nos vies civiles, la route jusqu’à Orléans est longue, le temps de regretter que le week-end n’ait pas duré quelques jours de plus…
Merci à Fred, Amaury, Gaëlle, Pauline, Julie, Ayhan, Steffi et Mathieu pour ce week-end d'exception, à refaire !